Pourquoi je vais à la COP 26 ?
- COP26
- Léonore Moncond'huy
C’est pour faire entendre la voix des Maires, élus locaux et élues locales, en première ligne face au changement climatique, que je serai à la COP 26.
Je suis Vice-Présidente de Cités Unies France, l’association regroupant les collectivités françaises engagées à l’international, en charge de la Mission Climat. Cités Unies France fait partie de l’association internationale Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), qui représente et défend la voix de plus de 240 000 collectivités, des 7 continents, dans les rencontres de Haut Niveau comme les COP. Je ferai partie de la délégation de CGLU accréditée par l’ONU. En d’autres termes, je participerai à l’espace officiel des négociations, et aurai la possibilité de m’exprimer dans ce cadre.
Je porterai notre plaidoyer, travaillé ensemble depuis plusieurs mois, en tant que représentante des collectivités mondiales, mais je porterai aussi la voix de la nouvelle génération de responsables politiques aujourd’hui amenée à gérer la situation climatique dont elle hérite. La voix des “futures générations”, celle dont parlaient les discours des premières COP, qui ont grandi et arrivent aujourd’hui aux responsabilités.
En première ligne face au changement climatique
Nous sommes en première ligne, pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, et atténuer le changement climatique. C’est nous qui améliorons l’efficacité énergétique de nos bâtiments, c’est nous qui développons des mobilités plus propres, c’est nous qui redonnons une place à la nature dans nos villes bétonnées.
Mais nous sommes aussi, et de plus en plus, en première ligne pour gérer les crises climatiques, et pour adapter nos territoires. Lorsqu’il y a des feux géants, des dômes de chaleur, des inondations, comme en cet été 2021, je pense aux Maires, à leurs équipes, qui sont les premiers à devoir agir, pour protéger les habitantes et habitants, et répondre à leurs angoisses. Les protéger face à l’urgence vitale ; les protéger, durablement, en construisant la résilience de nos villes, de nos territoires.
Ainsi, nous demandons des décisions fortes des Etats lors de la COP, car ce sont les Etats, dans un système où c’est eux qui négocient notre avenir à toutes et à tous, qui doivent donner un cap clair. Mais il faut reconnaître que c’est seulement avec une action à tous les niveaux que nous pourrons obtenir des résultats à la hauteur de l’urgence. Par exemple, nous demandons que les plans nationaux de relance soient obligatoirement en ligne avec les « NDCs », les engagements des Etats pris avec l’Accord de Paris.
Mais nous sommes aussi légitimes à occuper une place dans la gouvernance mondiale du Climat : là où les Etats échouent à se mettre d’accord, les villes, les élus locaux, pourraient y parvenir, pourraient y contribuer, j’en suis convaincue.
“Tout divise les Etats, tout unit les communes” : Edouard Herriot, premier Président de l’Association Française des Communes et Régions d’Europe, prononçait ces mots forts dans un contexte de reconstruction post-guerre et de construction européenne alors promesse de Paix ; ces mots entrent pour moi en résonance avec les défis auxquels nous faisons face.
Nous demandons des moyens financiers, des moyens humains, des formations massives pour nos équipes, pour accélérer les projets concrets de transition que nous portons, et développer les nouvelles compétences dont nous avons besoin : gestion de crise, construction de la résilience.
L’ONU impulse des cadres mondiaux pour aider collectivités, mais aussi entreprises et organisations non gouvernementales, à s’engager : Race To Zero, la course vers la neutralité carbone, et Race to Resilience, la course vers l’adaptation / la résilience de nos territoires. Poitiers est engagée dans Race To Zero depuis la Déclaration de Paris, en décembre 2020. Et Poitiers sera la première ville française à formaliser son engagement dans Race To Resilience, peu après le retour de la COP. Ces cadres sont des lignes directrices ; mais nous avons besoin de moyens, pour pouvoir accélérer la mise en œuvre des objectifs.
Et (où) pourra t-on entendre ce plaidoyer ?
J’espère pouvoir m’exprimer à la tribune officielle, face aux “parties”, les représentants des gouvernements !
Mais une COP est faite de multiples espaces : je serai dans la “zone bleue”, réservée aux membres accrédités par l’ONU. C’est là que se déroulent négociations formelles… et informelles. C’est aussi un lieu où se tiennent les “side events” : les “Presidency Events” du pays hôte, autour de différentes journées thématiques ; le 11 novembre, a lieu la journée spécialement dédiée à l’action des villes et gouvernements locaux. Je participerai ainsi à plusieurs tables rondes et échanges entre représentants de différents réseaux.
D’autres zones, comme la “zone verte”, sont ouvertes aux associations, artistes, militantes et militants, et sont un espace d’expression militant, intellectuel, politique…
Mais c’est toute la ville de Glasgow qui vibre au rythme de la COP, avec plus de 30 000 visiteurs attendus…